mehryl levisse
textes français
la distinction faite art par lorenzo d'aldobrando
mehry levisse, où l'ornement subjectivité par marion zilo
focus - mehryl levise par valérie toubas & daniel guionnet
par-delà les artifices par florian gaité
la collection monstrueuse ou la domestication des anomalies par florian gaité
de(s) nouvelles (de) pénélope par mickael roy
esthétique du corps neutre, plasticité critique par florian gaité
mehryl levisse, l'homme objet par jean-paul gavard-perret
la complexité du "je" d'enfant par florian gaité
l'éternité n'est pas unes abstraction par pierre giquel
ceci n'est pas de la photographie par clare mary puyfoulhoux
l'art du rituel par audrey koulinsky
english texts
mehryl levisse, where the subjective ornament by marion zilo
mehryl levisse on making art that makes you think by nikki bostwick
the space for a certain energy : mehryl levisse interviewed by adam lehrer
mehryl levisse / interview by sara catalàn
agreed roles : fetish and theater in the masks of mehryl levisse by roman kalinovski
mehryl levisse's staged dreamworlds invoke family tradition and bdsm by alice newell-hanson
mehryl levisse's intimate world at catinca tabacaru gallery by seung hee kim
french artist mehryl levisse brings bdsm fantasy to the bowery by chris thomas
birds of a feather fly together by marie salomé peyronnel
the obscurity of the human form by nahia samaha
textes
par-delà les artifices
fanzine du projet images artifices au centre pompidou - studio 13/16
novembre 2016
texte de florian gaité
chercheur en philosophie et critique d'art
Les «captations photographiques» de Mehryl Levisse prennent place dans des espaces domestiques
qui sont autant de métaphores de la vie mentale. Dans ces lieux pétris d’imaginaires - le salon familial,
le grenier où l’on se cache, la chambre à coucher ou la salle de jeu - les personnages sont associés
à des objets ménagers, des bibelots et des motifs ornementaux qui semblent retracer leur histoire.
Reproduisant des motifs de la peinture d’histoire ou du portrait classique, leurs postures absurdes
(écrasé sous un tas d’oreillers, recouvert d’escargots, présenté comme un trophée de chasse)
peuvent traduire un état affectif, un caractère ou une maladie mentale, et ainsi dévoiler un autre pan
de leur identité. Le plasticien illustre à travers ce travail la façon dont chacun de nous se construit en écrivant
sa propre mythologie, sa propre fiction où se mêlent histoire familiale, imaginaires collectifs, rêves
personnels et désirs intimes.
Dans ce théâtre de la vie psychique, le corps occupe une place centrale. Neutre et sans genre particulier, il se présente comme une surface nue, un sujet anonyme qui pourrait être n’importe quel spectateur. Souvent jeune, adolescent, ce corps se transforme, se déguise, joue s’invente librement, avec humour et dérision.
Mehryl Levisse le déforme ou le masque de façon à le rendre méconnaissable, voire monstrueux, travaillant
à une esthétique du corps bricolé qui s’applique aussi à la constitution de la scène photographiée. Dans ces univers infantiles, hauts en couleurs, des objets, des papiers peints et des matériaux simples collectionnées
par l’artiste servent à édifier des cabanes précaires, comme pour rendre concrètes la créativité et la fragilité
de la vie psychique. Sous leurs airs de compositions absurdes, chaque captation photographique dresse
ainsi un portrait moins artificiel qu’il n’y paraît au premier abord, dont le sens est à chercher derrière
les masques, par-delà le décor apparent.
français
anglais