mehryl levisse

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2021

 

 

la villette

paris / france / 05.09.2021

dans le cadre du festival zut villette

 

activation d'une nouvelle performance pensée pour zut villette

durée : 3h00

interprète schlampakir von fickdich

une production de La Villette

 

crédit photo © adrien thibault

 

 

 

 

 

Horama

Du grec ancien ὅραμα, hórama (« vision »)

1 - ce qui est vu, un spectacle

2 - vue divinement transmise pendant une extase ou le sommeil, une vision

 

ὅραμα (horama) est un terme grec trouvé 12 fois dans la Bible. Ce terme peut être traduit en français par vision, apparition.

 

Mehryl Levisse propose pour La Villette "Horama", un nouveau projet inédit qui reprend l’univers des freak shows,

cirques itinérants du siècle dernier, qui exposaient des corps différents, considérés comme déviants,

une notion qu’il revendique et transpose sur le plan de la lutte contre les discriminations envers la communauté LGBTQIA+.

Travailler avec les Drags Queens et Kings, dans le cas du "Travball" ou de "Horama" est politique.

Il s'agit de déconstruire les modèles genrés hétéronormatifs et oppressifs homme/femme, présents dans notre société.

Utiliser les codes de la nuit et les déplacer, en invitant des Drag Queens et Drag Kings à performer en plein jour

dans l’espace public - espace non dédié et non prévu à ces présences - est un statement politique fort de l’artiste,

un retournement du stigmate et un rappel de l’origine des émeutes de Stone Wall, emmenées sur la place publique

par les activistes transgenres Martha P. Jonhson & Sylvia Rivera.

 

/

 

Horama est une performance prenant la forme d'une caravane pensée et aménagée par l'artiste,

placée dans l'espace public dans laquelle Drag Queens et Drag Kings sont exposé.e.s aux regards des passants,

reprenant le principe du diorama des musées d'histoire naturelle ou du freak show.

Cette caravane place le spectateur dans une position de voyeur, l'invitant à regarder les Drags vivre et vaquer

à leurs occupations dans l'intimité de cet espace privé.

 

L'espace public n'est pas un espace "safe" pour les personnes de la communauté lgbtqia+, les attaques LGBTphobes se multiplient

et après un an et demi de fermeture et de covid nous avons perdu de la visibilité, des libertés et des espaces sécurisés.

L'espace public est un espace mâle et hétéronormé, et la liberté de la femme ou de la communauté lgbtqia+ dans

cet espace public n'est pas une évidence, il s'agit de droits et de territoires pour lesquels nous devons nous battre,

afin de pouvoir circuler et vivre librement sans risquer de se faire insulter, harceler, frapper...

Etre une personne lgbtqia+ visible dans l'espace public est politique.

 

Pendant la pandémie, beaucoup de publics ont continué à consommer du divertissement, des make-up live et autres séries ou documentaires,

sur les Drags mais sans jamais se soucier ou se questionner de la situation et de la précarité dans laquelle vivent ces artistes.

La parole ne leur a pas été donnée.

La communauté LGBTQIA+ est l'une des plus précaires, beaucoup d'entre nous sont mis à la rue par leur famille dès l'adolescence,

et la prostitution est un moyen de survivre extrêmement présent dans notre communauté.

Le suicide est la première cause de mortalité chez les jeunes LGBTQIA+.

Utiliser une caravane pour la création de ce diorama vivant, c'est également venir déconstruire tout un symbole familiale hétéronormatif.

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